matériel scientifique et si oui, le traitent-ils effectivement comme tel ?... Si elles peuvent paraître
anodines, ces questions sont en réalité loin de l’être et posent des problèmes de fond sur la manière
dont l’information est traitée et transmise. Elles posent notamment le problème épineux des sources :
le créateur en a-t-il utilisé pour écrire sa vidéo ? Sont-elles explicitement citées en description ? Etc.
La solution à ce problème est double.
D’abord, il est indiqué dans cette base de données, autant que faire se peut, s’il s’agit : d’un
vlog (qui relève généralement du récit plus ou moins spontané et du retour d’expérience personnelle),
de vidéos de sensibilisation (qui abordent des sujets importants mais sans forcément mettre en avant
un bagage scientifique pointu), de vidéos de vulgarisation (dont les créateurs sont généralement assez
rigoureux et citent leurs sources) ou de vidéos d’enseignement (dont les chaînes sont construites un
peu comme un cours). Ces quatre types de vidéos ont chacun leur intérêt et n’apportent pas les mêmes
informations avec le même degré de précision, ni de la même manière. Cette diversité est une richesse
car elle permet d’envisager d’intéresser tous les publics aux mêmes sujets, mais par des discours
adaptés aux sensibilités de chacun. Les chaînes consacrées exclusivement à de la chronique d’œuvres,
qu’il s’agisse de livres, de films ou de jeux vidéo n’ont pas été incluses : ces vidéos-chroniques sont
généralement très ancrées dans le sensible et, pour intéressantes qu’elles soient, n’offrent
généralement pas de propos culturel autre que celui de traiter d’un produit lui-même (plus ou moins)
culturel.
Le deuxième pan de cette solution est la médiation. D’abord, la médiation du contenu lui-même :
le référencement ici présenté a ouvertement vocation à fournir du matériel original pour hameçonner
l’intérêt des apprenants, initier une discussion en formation ou en classe ou compléter un sujet traité,
mais ne peut se substituer au travail du professeur, formateur ou médiateur ni remplacer un cours.
Ensuite, la médiation indirecte que peut constituer une éducation aux médias et à l’esprit critique. Il est
central, en effet, que les contenus ne soient jamais pris pour argent comptant : YouTube reste une
plateforme d’Internet et, à ce titre, il convient d’être vigilant. Cette médiation est essentielle et le rôle du
médiateur ou de la médiatrice ne saurait être assez souligné : c’est à lui ou elle que revient la charge
de construire autour d’une vidéo le discours permettant aux apprenants de retenir la bonne information.
Ce document sera mis à jour régulièrement pour tenir compte des évolutions des contenus
disponibles sur cette plate-forme.
Références complémentaires
Sur le sujet des pratiques numériques chez les adolescents, je recommande le numéro 143 de la revue
Lecture Jeune : « Les jeunes et les inégalités numériques » (septembre 2012) :
http://www.lecturejeunesse.org/livre/les-jeunes-et-les-inegalites-numeriques-actes-du-colloque-du-7-
juin-2012-organise-par-lecture-jeunesse-septembre-2012/
Sur le sujet de l’usage d’Internet et ses effets sur les adolescents, je recommande le numéro 126 de la
revue Lecture Jeune : « A l’heure du virtuel » (juin 2008) – bien que de nombreuses analyses seront
peut-être un peu obsolètes plus de dix ans plus tard : http://www.lecturejeunesse.org/livre/a-lheure-du-
virtuel-n126-juin-2008/
Pour découvrir toujours plus de nouvelles chaînes, la plateforme Youdeo est un réseau social français
entièrement dédié au partage de création vidéo YouTube, bien que pas uniquement culturelles ou
scientifiques.
Pour en savoir plus sur la situation des vidéastes vulgarisateurs francophones, l’étude de Tania Louis
(@SciTania) de 2016 est en ligne et sera bientôt reconduite pour une mise-à-jour en 2018.